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Libération

Défilés du Prêt-à-porter printemps-été 1997. Westwood vices versa, Gaultier recto verso.

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publié le 14 octobre 1996 à 23h04

Dans la dernière ligne droite dont ne sait plus si elle reconduit à

l'écurie ou mène droit dans le mur, les défilés du prêt-à-porter été 97 cherchent encore leurs marques. Comme engagés dans un cent mètre olympique désordonné, les champions de la mode courent dans tous les sens ­ parfois en marche arrière ­ et multiplient les croche-pieds. Un bon discriminant s'impose cependant entre, d'une part, ceux qui usent et abusent de la mode tout à leur souci d'eux-mêmes, et, d'autre part, ceux qui s'amusent de la mode et en jouissent, en franche rigolade, pour notre plus grand plaisir. Le week-end fut l'heureuse illustration de cette seconde tendance. A commencer par Vivienne Westwood, qui a placé ses créations sous le signe de la pomme (d'Adam) cueillie dans le jardin de la bagatelle. En introït, une plantureuse personne, les mains ligotées dans le dos, attendait que sa maîtresse la libère. Aussitôt fait, elle s'enfuyait à toute pompe, en route pour tous les vices. C'est en effet à une sorte de SM-Pride en dentelles que s'adonne Vivienne Westwood, dont il ne faut jamais oublier qu'elle est fondamentalement britannique: c'est-à-dire originaire de cette chouette Albion où il n'est pas rare que l'on retrouve un député conservateur étranglé par son porte-jarretelles. Le choix d'un de ses mannequins vedettes est à cet égard parlant: Jerry Hall (épouse de Mick Jagger), splendide spécimen de quadragénaire mère de famille, incarne mieux que quiconque cette perversité chic dont Westwood est