Bécassine ne se cache plus. Armor Lux en français: lumière de
Bretagne s'installe à Paris. Nom d'un kouign aman, auraient dit les grand-mères qui portaient de grandes culottes Armor Lux. Elles n'étaient pas les seules. Les armoires, de Plougasnou à Ploermel, se souviennent de la maille de coton inaltérable, fine et serrée, façonnée en caleçons, tricots de corps et autres sous-couches. Vêtements de confort, bientôt rejoints par l'incontournable marinière rayée, écrue et marine. C'est une version expurgée des dessous traditionnels qui part à la conquête de Paris. Une ligne totalement revisitée par un Japonais, Zucca. Du coton, de la maille, made in Quimper (Finistère). Et toujours des rayures, aux couleurs de berlingots pour le printemps. La petite boutique vient d'ouvrir ses portes boulevard Raspail. Le dernier chic parisien s'habille d'embruns.
Valeur refuge. Le japonais de l'un est balbutiant, le breton de l'autre inexistant et l'anglais des deux approximatif. Jean-Guy Le Floch et Zucca se sont néanmoins rencontrés. Et font affaires depuis maintenant deux ans. Centralien et quadragénaire né à Carhaix, Jean-Guy Le Floch avait des envies de retour au pays après des années passées à travailler à Paris au côté de Vincent Bolloré (dans la branche transports maritimes du groupe). Il rachète en 1994 la bonneterie Armor Lux, une affaire saine créée avant-guerre par un Suisse, Walter Hubacher, que les quatre cents salariés appellent «le père». «Une valeur refuge» qui somnolait, au