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Libération

C'était hier la journée nationale des droits de l'enfant.Une fratrie, un foyer, une loi. Les députés ont adopté un texte sur la non-séparation en cas de placement.

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publié le 21 novembre 1996 à 1h16

Très pro, Laetitia, élève de CM2 à Limeil-Brévannes, se pavane devant

les caméras. Pour la fillette et ses copains, ce mercredi est un jour de gloire. La proposition de loi qu'ils ont élaborée dans le cadre du Parlement des enfants (lire ci-contre) va être défendue cet après-midi, devant l'Assemblée nationale, par un professionnel de la politique, le socialiste Roger-Gérard Schwartzenberg, député PS du Val-de-Marne. «Il ne faut plus séparer les frères et soeurs quand on doit les placer dans un foyer ou une famille d'accueil», explique doctement Laetitia. Dans cette école de la banlieue parisienne, un élève a été placé dans une famille d'accueil et éloigné de ses frères. Alors, les enfants de la classe de Valérie Trohel ont eu l'idée d'une proposition de loi visant à empêcher la séparation des fratries en cas de décision de placement.

«Je leur ai promis de la faire aboutir à l'assemblée des grands», souffle Roger-Gérard Schwartzenberg. Les enfants sont contents. La prestation du député est couronnée de succès. La proposition de loi est adoptée à la quasi-unanimité des nombreux députés présents.

Hors de l'hémicycle et sur le terrain, en revanche, tous ceux qui oeuvrent en faveur de l'enfance en danger voient surtout les nombreux problèmes que va poser son application. «La non séparation des fratries, ça fait 20 ans qu'on essaie de l'appliquer lorsque c'est possible, explique Michel Marillier, directeur de l'association Chrysalide qui s'occupe de l'enfance maltraitée. Le problème