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Libération

Une importation anglaise mal conçue, mal digérée

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publié le 25 novembre 1996 à 1h02

En décidant d'importer en France le concept Crazy George's, fort de

55 magasins implantés en Grande-Bretagne depuis deux ans, le groupe britannique Thorn EMI ne s'était pas fait de souci. Il suffisait d'utiliser la même recette: confier la campagne de publicité à BL/LB, agence du groupe Leo Burnett, déjà en charge des pubs anglaises, mettre en place dans le magasin une signalétique racoleuse, à l'image de celle qui décore les magasins d'outre-Manche. CB News, magazine spécialisé dans la communication, ouvre le ban et affiche en une le «business des pauvres». Lionel Jospin juge choquante l'exploitation commerciale de l'exclusion. Eric Raoult se prononce contre le procédé et Jean Arthuis, ministre de l'Economie, demande aux dirigeants du magasin de revoir leurs étiquettes. Le 11 novembre, deux jours après son ouverture, Crazy George's baisse son rideau de fer. Aujourd'hui, la direction de l'enseigne reconnaît l'arrogance de ses premiers propos et son manque de connaissance du pays. Alors, Jean-Marc Menahem, directeur général de l'enseigne, a pris la décision de tout stopper. La fermeture n'était pas exigée par Bercy, elle n'est qu'une manière de tenter de mettre fin au débat.

La réouverture de ce matin répond à la nouvelle tendance profil bas. Jean-Marc Menahem a fait appel à un consultant en communication de crise, Patrick d'Elme. Aujourd'hui, Crazy George's veut faire le choix de la transparence, qui commence par la clarification de ses étiquettes. La nouvelle approche ne m