Crazy George's a rouvert ses portes au centre commercial de Bobigny
hier matin. Pour de bon. Après quinze jours de fermeture. Avec des étiquettes, des contrats de location, des conditions de vente revues pour répondre aux demandes des pouvoirs publics. Ceux-ci restent d'ailleurs attentifs. Yves Galland, ministre du Commerce extérieur, a ainsi déclaré hier qu'il allait «suivre le fonctionnement du système avec une extrême vigilance». Après avoir fait beaucoup parler de lui, Crazy George's va donc être jugé à l'épreuve des faits. Côté marchandise, pas de surprise. Des canapés vert anglais ou bleu lavande, mais en tissu, toujours. Pas de cuir. Trop cher peut-être pour la cible. Le bas de gamme règne dans les meubles proposés. Les lits sont clinquants, nacrés bleus avec des incrustations dorées, ambiance nabab pour 42 F par semaine. Pas de bois dans ce mobilier, mais du lamellé-collé, du voyant. Au rayon audiovisuel, l'inverse. Seule une ou deux télés pas chères. Pour le reste, tout n'est que 16/9e, Nicam, stéréo et écrans géants. La hi-fi est à l'avenant. Les chaînes se branchent sur la télé, et dégagent 350 watts pour 105 F par semaine. Seulement? «C'est pas cher!» Farid est bluffé. Il est en CDD au supermarché Atac du centre commercial et vient de s'installer dans un petit studio des alentours. «Je ne sais pas combien de temps j'habiterai là et je n'ai rien chez moi. Ici, je trouve tout ce qu'il me faut: lit, télé, hi-fi, et je peux tout rendre quand je déménage.» Crazy Geor