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Libération

Les designers se recyclent.Avec 5% du marché, la création contemporaine ne décolle pas.

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publié le 11 janvier 1997 à 16h11

Au salon du meuble, le créateur de l'année 1997 ne dessine presque

pas de meubles. Marc Sadler est un designer industriel. Son domaine: les casques et combinaisons de motos, les luminaires et la cuisine. Lui décerner ce prix est une façon de le convaincre de rejoindre un secteur ou les designers semblent baisser les bras les uns après les autres.

Kristian Gavoille (créateur de l'année 1993) délaisse la maison au profit des objets et des réalisations globales d'architectures intérieures. Garouste & Bonetti (lauréats 1992) plongent dans l'industriel et Philippe Starck se recycle dans les objets audiovisuels. Même des recrues célèbres comme Chantal Thomass ou Jean-Paul Gaultier, attirées par la montée en flèche du cocooning ont renoncé au dessin de meubles. Le contemporain se vend mal (5% du marché de l'ameublement) et la plupart des designers se plaignent du manque de courage des fabricants. Tous les produits de Marc Sadler disponibles sur le marché viennent d'Italie où des industriels comme Boffi (cuisines) ou Flos (luminaires) prennent le risque de développer ses produits en caoutchouc, résine ou latex. Ce marasme atteint au paroxysme au Salon du meuble de Paris ou l'un des rares produits intéressants consacré au télétravail, concocté par Matali Crasset et baptisé «W at hôm», est édité par Thomson Multimédia. Bien sûr, de petits éditeurs indépendants comme Artelano, Quart de Poil, XO et Teo Leo essaient de survivre. Au Salon, ils sont chouchoutés. La Métropole (3 000 m2), l