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Libération

Aux sources perchées du pays niçois.

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publié le 1er février 1997 à 16h45

Des montagnes, des villages sentinelles, profusion d'églises

baroques... Un beau menu pour qui monte sur les hauteurs de Nice, au long des vallées de la Roya, de la Vésubie, de la Tinée et du Var. Tout cela à moins de cent kilomètres de la mer. Nice envoyé spécial La mer. Bien sûr, Nice est au bord de la mer. Les cartes géographiques l'attestent et aussi quelques millions de témoins dont l'impartialité ne peut être mise en doute. Ceux-là, bien souvent, ne voient et ne parlent que d'elle, fascinés par la baie parfaite, la carte postale. Pour les locaux, en revanche, c'est une grande flaque d'eau coloriée. Un décor. Et c'est normal. Le Niçois n'a guère le pied marin. Il en ignore les humeurs, méconnaît ses parfums. Ses secrets l'indiffèrent. La terre du Niçois, sa vraie terre, est derrière. On disposait même d'une belle expression pour l'identifier facilement: l'arrière-pays niçois. Mais les linguistes ont soudainement diagnostiqué des névroses insolubles et des égos en danger si on ne corrigeait pas l'appellation infamante. Les pages locales de Nice-Matin ont donc adopté une têtière supposée beaucoup plus valorisante «Le Haut-pays». Car, c'est bien connu, ce qui est haut ne peut être bas. En l'espèce le glissement sémantique tombe, si l'on peut dire, à pic. Le Niçois, espèce en voie de disparition que nous retenons ici par commodité, aime à s'élever dès qu'il le peut.Il n'a que l'embarras du choix.

Manie de la grimpette. Une fois le dos tourné à la grande bleue, on est cerné p