Nantes correspondance
Autolyse. C'est le terme médical pour désigner le suicide. Passé autrefois par la théologie et la morale, le suicide est aujourd'hui devenu un «problème de santé publique». Encore plus préoccupant dans certaines régions que dans d'autres. Ainsi, dans le Pays de la Loire, les chiffres dépassent-ils de 25% la moyenne nationale. L'ORS, Observatoire régional de la santé, lui consacre un rapport de 86 pages qui dresse un état des lieux.
Ici, comme dans toute la France, ceux qui font des tentatives réussies sont à 71% des hommes, vivant essentiellement en zone rurale. Ils recourent surtout à la pendaison (45% des décès). On observe des pics de passage à l'acte au printemps, en mars, et des statistiques basses en août et décembre. Les chiffres de «morbidité hospitalière» montrent que les tentatives manquées sont plus le fait de récidivistes, de femmes jeunes (15 à 34 ans), urbaines, avalant des médicaments dans presque 90% des cas. Le mariage semble constituer un garde-fou, alors que l'alcoolisme chronique et la dépression forment des facteurs aggravants. Jusque-là, rien de très surprenant.
Mais «une tentative de suicide antérieure constitue un facteur de suicide réussi, écrit aussi l'ORS. Selon l'enquête menée en Mayenne, 33% des femmes et 17% des hommes décédés par suicide auraient fait par le passé au moins une tentative d'autolyse.» L'étude relève également que le suivi médical n'est pas une prévention très efficace, puisque 70% des suicidants étaient suivis