Menu
Libération

Si t'as froid, repeins ton mur. Une PME marseillaise a mis au point la peinture chauffante.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 février 1997 à 21h27

Marseille envoyé spécial

Le liquide est gris, c'est une peinture comme les autres, à appliquer au pinceau ou au rouleau. La différence, de taille, avec un badigeon classique, c'est que cette substance est conçue pour chauffer à la température souhaitée, bref, pour faire office de radiateur. Lorsqu'il pénètre dans le petit atelier Renaudin dans le VIIIe arrondissement de Marseille, le quidam hésite entre le charlatanisme médiatique et l'invention du siècle. Alors Gilles Thuny, le maître des lieux, ingénieur chimiste spécialisé dans la peinture, rassure son monde. «Cette peinture se compose d'un mélange d'oxydes doubles d'étain et d'antimoine entourés de particules minérales de talc et de mica, explique-t-il. Les oxydes transmettent l'électricité, le talc et le mica servent d'isolateur.» Joignant le geste à la parole, il applique ensuite deux électrodes branchées sur une petite batterie de 12 volts sur la surface ainsi peinte. Deux minutes plus tard, une chaleur de 20° se dégage du panneau. «Nous l'avons testée jusqu'à 200 degrés, continue le Géo Trouvetou phocéen, la peinture ne s'altère pas et il n'y a pas de risque d'électrocution.»

La peinture chauffante sonnera-t-elle le glas des radiateurs en fonte, convecteurs électriques et autres coûteux chauffages par le sol? «Elle permet, grâce à un branchement sur 12 volts seulement, de réaliser des gains d'énergie de 50% par rapport à un chauffage électrique classique», continue Gilles Thuny. Certes, l'investissement de départ est