Les statistiques semblent meilleures: 8 080 personnes ont été tuées
sur la route en France en 1996 contre 8 412 l'année précédente. Bernard Pons, ministre de l'Equipement et des Transports, qui livrait hier ces chiffres, soulignait cette baisse de 3,9% comme une amélioration encourageante. Mais le ministre ne s'en félicitait pas pour autant. Et pour cause. Cette baisse est générale à travers l'Europe et seule la Grèce, mauvaise élève, a vu son nombre de décès dus à la route augmenter. Pire, la France recule à la neuvième place de l'Union, après avoir tenu le huitième rang pendant plusieurs années. Pourtant, la barre fatidique des 8 000 morts aurait pu être franchie l'an passé et au premier semestre. Les pronostics les plus encourageants étaient de mise, s'il n'y avait eu ce mois d'août particulièrement désastreux, suivi d'un second semestre tout aussi mauvais. Il est certes difficile d'attribuer des raisons précises à ces milliers de décès accidentels et seules les mêmes causes générales ressurgissent à chaque bilan: vitesse et alcool. Responsable de plus de 40% des accidents mortels, la vitesse moyenne a augmenté l'an passé. En plein jour, la peur du gendarme calme les ardeurs, mais la nuit, les radars sont rangés et les accélérateurs s'enfoncent. Selon les statistiques de la Sécurité routière, 60% des conducteurs dépassent alors les limites de vitesse autorisées. C'est également la crainte de la répression qui freine les excès de boisson, mais cette appréhension de la ma