Un nouveau moteur chez un constructeur automobile mérite déjà
l'ouverture du journal de 20 heures, tant les marques sont chiches dans la conception de blocs. Aussi, lorsqu'il s'agit du deuxième produit conçu en commun par les frères ennemis Renault et Peugeot, est-ce carrément l'événement de l'année. Le nom très officiel du bébé, c'est ES9J4, mais tout le monde l'appelle PR-6, des initiales de ses parents et du nombre de ses cylindres, placés en V comme il se doit. Dans un pays où le prix moyen d'une voiture est de 65 000 F pour une puissance qui ne dépasse pas 5 CV fiscaux, ce type de moteur, cher, énergique et gourmand reste marginal, ce qui explique cette coalition plutôt improbable dans d'autres domaines.
Tant qu'à concevoir une cerise sur le gâteau dans le but de faire rêver le conducteur lambda et d'attirer quelques clients fortunés, autant se partager les frais de conception et de production. Cette idée n'est pas nouvelle et les deux groupes français avaient déjà conçu un tel moteur en 1975, avec un troisième larron, Volvo, qui s'est retiré du jeu depuis. Au bout de vingt-deux ans d'usage, celui qui s'appelait alors PRV 6 prend donc une semi-retraite, remplacé par un bloc flambant neuf. Car le bon vieux PRV n'a pas disparu des nombreux modèles qu'il équipait aux temps de sa splendeur. La Renault Safrane va finir sa carrière avec lui et l'Espace circule toujours ainsi propulsé, de même que la XM Citroën et la 605 Peugeot. Les premières autos à disposer du nouveau bloc s