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Libération

Ouverture du Salon de Genève. Y'a pas le feu aux phares.Tendance 1997: le modèle «patchwork» sans audace.

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publié le 6 mars 1997 à 23h44

Genève envoyé spécial

«La révolution continue.» Ce slogan de Renault souligne les affiches placardées au Salon de Genève, qui ouvre ses portes ce matin. Une phrase banale mais pour le moins maladroite face au désastre social que traverse la firme. Le Salon a du mal à déployer ses nouveautés sous les paillettes habituelles. «C'est le Salon de Vilvorde», se répètent, un rien déprimés, les professionnels Compil. Sur le stand Renault, les regards scrutent le petit bureau où Louis Schweitzer se cache, en délaissant totalement le nouveau cabriolet Mégane, quatrième déclinaison de cette auto fabriquée justement en Belgique. Évidemment, du côté de PSA, on est plus à l'aise, et Jacques Calvet se permet de faire l'article de sa nouvelle Peugeot 306 qui, pour tout changement, s'est offert des feux avant en amande et une version break plutôt réussie. La tendance au recyclage des nostalgies sixties semble en net recul. La période n'étant pas, malgré cela, à l'innovation stylistique, ce recyclage a fait place à une curieuse forme de design: la compil. On pique des éléments à des autos déjà lancées et on réalise un patchwork de façon à prendre un minimum de risques. La Ford Puma, coupé muni d'un arrière d'Opel Tigra, d'un profil de Renault Mégane et d'une face avant de Ford (tout de même), en est le meilleur exemple. Chez Honda, la ligne du CR-V, premier 4 x 4 de la marque, s'inspire en droite ligne du Toyota Rav-4 La timidité générale du design s'exprime même dans le secteur des petites v