C'est un procès sans plaignant. Dans un domaine, la chirurgie
esthétique, où l'illégalité médicale est souvent débusqué après le drame, le procès du docteur Louis Vidal et de ses complices, ne comporte pas de liste de victimes. Personne n'est allé déposer plainte, mais autour du 80, avenue de Suffren, dans le XVe arrondissement, le manège quotidien de personnes, souvent des femmes, quittant un local le visage bandé «ou caché par un foulard», avait fini par intriguer le voisinage. Hier après-midi, devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, l'accusé numéro un d'une «usine clandestine à lifting» dans les beaux quartiers de Paris était absent: Louis Vidal a pris la fuite juste après sa garde à vue en mars 1992. A l'époque, la justice a pensé qu'une mise sous contrôle judiciaire suffirait à empêcher le docteur de 70 ans de jouer. C'était mal connaître cet ancien interne des hôpitaux de Paris, formé auprès du célèbre Dr Morel Facio, artiste de la chirurgie esthétique. Mais la collaboration avait tourné à la friction et le Vidal, n'avait jamais obtenu sa qualification en chirurgie esthétique. En tant que médecin, il a pourtant le droit d'opérer. Mais sa dérive vers la clandestinité date de 1987 lorsqu'il est radié après le décès d'une cliente dans sa clinique.
Il faudra attendre le 26 juin 1996 pour que le parquet se décide à lancer un mandat d'arrêt contre Louis Vidal. Hier, la présidente de la 16e chambre indiquait que «Vidal est entre la Suisse et l'Italie» et qu