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Libération

Au Chili. Sous les étoiles exactement. Le Chili possède l'un des plus beaux ciels et trois des observatoires astronomiques les plus importants de la planète. Flâneries terrestres autant que célestes.

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publié le 22 mars 1997 à 22h50

Mars est rouge et ça se voit. A l'oeil nu. Il suffit d'éteindre les

phares du 4X4 et la planète saute aux prunelles, telle une minuscule orange luisante posée sur le velours noir du ciel. En cette estivale nuit du mois du même nom (c'est l'hémisphère Sud), la planète Mars est là, prête à l'attaque, basse et proche sur l'horizon ouest. Au-dessus, un feu d'artifice immobile. Des milliers de lumignons, blancs, roussâtres, rosés et aussi verts, jaunâtres, bleutés. Des tombereaux d'étoiles qui fondent vers les pupilles, si éclatantes, si envahissantes qu'elles en donnent du volume à la voûte céleste. Un miracle cosmique, surtout pour les citadins, dont les lumières de la ville ont depuis longtemps éteint le ciel. Là-haut, la Voie lactée, comme une autoroute en négatif photo, découpe deux moitiés de ciel de sa lueur de céruse. Un peu à l'ouest flottent, comme des bouts de gaze, les Nuages de Magellan, le Grand et le Petit. Les deux galaxies les plus proches de la nôtre, visibles seulement dans l'hémisphère Sud et tout particulièrement d'ici, au coeur du Chili. Là où le ciel est un des plus beaux du monde, si ce n'est «le plus beau», comme le proclame Luis Barrera, professeur d'astronomie à l'Université catholique du Nord (Antofagasta). Pas étonnant que trois des plus grands observatoires astronomiques de la planète y aient été édifiés et qu'un quatrième (européen) soit en cours de construction, où doit s'installer le plus puissant télescope du monde (1). Le grand bleu. Ce ciel gé