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Toxicomanie: réduire tous les risques. La France, qui accueille à partir d'aujourd'hui la 8e conférence internationale de réduction des risques, enregistre des résultats positifs dans la lutte contre le sida et les overdoses.

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publié le 24 mars 1997 à 22h48

Depuis deux ans, la catastrophe sanitaire que semblait devoir

provoquer l'usage des drogues dures paraît un peu moins inéluctable. Alors que s'ouvre aujourd'hui à Paris, à la Mutualité, la 8e Conférence internationale sur la réduction des risques, les résultats obtenus par les produits de substitution de l'héroïne commencent à se faire sentir. Même en France, où la prévention du sida et de l'hépatiteC chez les toxicomanes accuse un retard dramatique. Il était temps. «La réduction des risques, c'est d'abord prendre au sérieux la santé des toxicomanes», explique Patrick Aeberhard, directeur de cette conférence, co-organisée par la Mutualité française, Médecins du monde et Aides, et qui doit réunir plus de 1200 participants venus du monde entier.

En France, la situation reste paradoxale. Après le retard initial, l'heure est désormais «à la détente». La politique de substitution est d'autant plus «vendable» qu'elle réussit. Plusieurs indicateurs le démontrent.

D'abord, l'évolution du nombre d'overdoses: elles sont passées de 149 en 1994 à 95 en 1995 et à moins de 70 en 1996. La baisse de la délinquance peut aussi être, au moins en partie, imputée à la politique de réduction des risques. Si les infractions directement liées aux stupéfiants ont chuté de 11,6% en un an à Paris, tandis que les petits délits, souvent induits par l'usage de drogues, sont en diminution de 10,74%, Vigipirate n'explique pas tout. Enfin, la réduction de la contamination par le VIH ou le virus de l'hépatit