L'écoute passive a vécu. Aujourd'hui, la hi-fi doit être interactive
et l'auditeur veut zapper, passer d'une chanson à une émission de radio, d'une cassette à un CD et tout cela, bien sûr, à l'aide d'une télécommande. La qualité du son? Une préoccupation secondaire. C'est ce qui ressort d'une récente étude du cabinet GFK (1). Pour 53% des personnes interrogées, ce qui compte, ce sont les possibilités de jouer avec la chaîne, pas la finesse musicale distillée par les haut-parleurs. C'est l'avènement de la hi-fi usine à gaz.
Il suffit d'observer les produits proposés par les fabricants pour s'en convaincre. Le best-seller de la fin 1996 s'appelait Studio 771, de l'écurie Sony. Un appareil qui a tout pour plaire: un chargeur de trois CD, un tuner radio RDS (2), un double lecteur de cassette, 45 W de puissance, une télécommande et des ambiances préprogrammées pour obtenir un son de hall de gare ou de salle Pleyel. Comble du bonheur, l'engin fait office de karaoké et, sans supplément de prix (3 500 francs), il a une fonction joliment baptisée DJ loop, permettant de scratcher les disques et de les commenter comme au Macumba Club de Palavas. Le nombre de boutons qui ornent l'engin impressionnerait un ingénieur du son et de jolies diodes clignotent au rythme de la musique. Côté qualité sonore, évidemment, on est loin du nirvâna. Cette chaîne Sony ne s'adresse pas aux mélomanes qui souhaitent simplement s'enivrer de Schubert, sans zapper sur les Spice Girls ou Fun Radio toutes les t