Helmut Lang aurait-il trouvé la formule magique pour réussir dans
l'univers du denim? Il semblerait que oui. Sa griffe Helmut Lang Jeans, plus qu'une collection de jeans dégénérée par rapport à l'esprit de sa collection principale comme c'est souvent le cas ailleurs, est une variation en moins cher de la ligne de prêt-à-porter. Les deux sont d'ailleurs présentées ensemble sans distinction lors des défilés. Redingotes en cuir, grosses parkas, chemises, jupes en jeans, faux gilet pare-balles, polo à rayures sans logo, la ligne est à la fois pointue et discrète, reprenant les tics de coupe du prêt-à-porter maison.
La campagne publicitaire de lancement se veut décalée avec des photos de Robert Mapplethorpe et de Bruce Weber et surtout pas de slogans ni de logo s'étalant sur les vêtements: «Je pensais nécessaire d'établir une élégance basique. Ce sont des pièces qui se justifient d'elles-mêmes. Le mot Jeans va disparaître à long terme de la marque, d'ailleurs il est écrit en tout petit sur le logo», explique-t-il. Tout en ne livrant aucun chiffre qui attesterait du succès de sa recette. Loin des créateurs comme Donna Karan par exemple, qui sont cotés en Bourse et qui draguent autant les investisseurs que les consommateurs de mode, Helmut Lang ne veut pas parler de chiffres. «Je n'ai pas besoin de chiffres pour manifester ce que je fais. De toute façon les seuls que les chiffres intéressent, ce sont les concurrents.» Cela dit, on sait que l'industriel italien GTR Group Spa espère u