Le budget de l'automobiliste a baissé de 1,2% en 1996 par rapport à
l'année précédente. L'événement est d'importance, puisque c'est le premier fléchissement depuis dix ans, comme le révèle l'étude annuelle de l'Automobile Club national (ACN). Pour autant, il est inutile de faire chauffer sa Carte bleue pour quelques achats inconsidérés, car une voiture coûte tout de même 40 559 F pour douze mois d'un usage tout à fait courant. Et, à ce prix, l'automobiliste ne se pavane pas en Jaguar, mais en Renault Clio RN de 5 CV, voiture la plus en vendue en France l'an passé et choisie pour ce calcul.
En fait, cette très légère baisse n'est imputable qu'au seul achat de l'auto et aux frais financiers qu'il induit. C'est la conséquence de la guerre des prix que se livrent les constructeurs depuis le début du second semestre 1996. Pour les autres postes, tout augmente: les assurances, bien sûr (+3,3%), le carburant (+5,8%), mais aussi l'entretien et les réparations (+1,7%). «C'est classique, explique Jean Fournet-Périllou, maître d'oeuvre de cette enquête. L'Etat aide à l'acquisition d'un véhicule et se rattrape sur son utilisation. Une ponction qui a représenté l'an passé 316 milliards de francs.» Certes, de nombreux utilisateurs sont tentés de réaliser quelques économies en roulant au gazole. Mais, toujours selon l'étude de l'ACN, pour un même kilométrage annuel moyen (14 440 km), le prix de revient au kilomètre est de 3,07 F avec un moteur diesel, contre 2,81 F pour l'essence. Mieux vaut