Sainte-Marie-aux-Mines envoyée spéciale
Déjà un quart d'heure qu'on a quitté Ribeauvillé, à l'orée du Parc régional du ballon des Vosges. Ça monte, ça tourne. Altitude, 555 mètres. La vallée se resserre, la rivière se fait torrent. Là-haut, à droite, entre les sapins, on aperçoit un château. Ça tourne, ça monte. Enfin, la vue plonge de l'autre côté. Altitude 742 m. Les tissus de Sainte-Marie-aux-Mines, dix minutes plus bas, dans un recoin de l'Alsace, se méritent.
«Premier choix». Tous les six mois, une fois à l'automne, une fois au printemps, «pour s'habiller en habillé», on vient faire provision à la Fête des tissus (1). On vient parce que, comme dit Brigitte, «à Colmar, y'a plus de magasin». On vient «de 400 kilomètres à la ronde, dans toutes les directions», annonce fièrement une organisatrice. Sur les parkings, les voitures portent les numéros du Bas-Rhin, du Haut-Rhin ou des Vosges. Ou des plaques allemandes.
Depuis vingt-cinq ans que la fête existe, la ville en a pris l'habitude et somnole comme à l'ordinaire. Sauf aux abords du Théâtre municipal. Deux fois par an, donc, du jeudi au dimanche, la bâtisse, agrandie de deux préaux de toile blanche, se voue à la couture. Le week-end dernier, pour l'édition printanière, une quinzaine d'exposants s'étaient déplacés pour vendre directement aux particuliers. «De premier choix exclusivement», les tissus sont ceux de l'année d'avant, ou de l'année en cours. Ou bien «des produits de la recherche», nouvelles matières, couleurs ou