Bâle envoyé spécial
Avec la crise, l'horlogerie a dû refréner ses goûts de luxe et de clinquant. En témoignent les matériaux utilisés et le conservatisme du design. Le XXVe Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie qui s'est tenu à Bâle (Suisse), du 10 au 17 avril, a confirmé que les eigthies rugissantes portées par le brillant de l'or jaune sont bel et bien enterrées. Derrière les vitrines des marques prestigieuses présentes à Bâle, l'acier, le platine et l'or gris étaient omniprésents. «Ce n'est plus de bon ton de s'exhiber avec des montres massives en or, lorsque les jeunes ne trouvent plus d'emploi», dit François Thiébaud, patron de Tissot. Et l'effet de cette crise en Occident est renforcé par la poussée intégriste dans le monde musulman, ajoute Jean-René Bannwart, directeur de Corum: «L'homme dans l'Islam ne peut pas se parer d'or, alors nos clients préfèrent le métal blanc et cela finit par influencer nos collections.» Bijoutier d'origine napolitaine reconverti dans le design de montres de luxe, Roberto Ventrella souligne les vertus «démocratiques» de l'acier qui ont permis de faire chuter les prix. Ce matériau, alliage de fer et de carbone, n'est pas désincarné, «puisque né de l'énergie de la terre et de la fusion des éléments par le feu».
Conscience écolo. Mais l'homme moderne n'a pas seulement peur de la crise, il s'inquiète également pour l'environnement. Une préoccupation dont les horlogers se font aussi l'écho. Tissot, qui avait lancé les premières montr