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Libération

Chevrolet Corvette, monstre de frime. La 5e version semble surtout destinée à promouvoir les autres modèles de la General Motors.

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publié le 22 avril 1997 à 0h35

C'est un dinosaure. Une voiture qui n'a plus aucune raison de poser

ses gros pneus sur une route en 1997. Depuis sa naissance en 1953, la Chevrolet Corvette trimbale son image de sportive frimeuse et ultra-américaine. Deux places étriquées, un capot long comme un autobus pour abriter un gros V8, et c'est tout. Mais quarante-quatre ans après avoir concocté cette recette, qu'est-ce qui peut bien inciter General Motors, son géniteur, à développer un nouveau modèle (le cinquième), comme si de rien n'était, comme si les crises pétrolières, environnementales ou sociales, n'étaient qu'élucubrations? Car non seulement la Corvette 97 ne s'est pas assagie, mais en plus, elle débarque en Europe avec l'espoir de se vendre dans un vrai réseau (1), ce qui ne lui était jamais arrivé en quatre décennies. Un déploiement de force inversement proportionnel au marché de ce genre de véhicule. Mais il est vrai que cette voiture est avant tout une vitrine pour vendre des monospaces de la même marque aux amateurs d'antiquités.

On est loin de la voiture à vivre, pratique et économe. L'engin ressort de la nuit des temps, avec 344 CV et 285 km/h (compteur), une vignette calculée sur 27 CV fiscaux, un prix dépassant les 350 000 F et une consommation qui ne descend sous les 20 litres aux 100 km qu'au ralenti. Un sens des réalités quotidiennes qui force l'admiration, même si la nouvelle Chevy fait semblant de s'adapter en se coltinant un obligatoire pot catalytique pour amadouer les quatre sorties d'échap