Londres envoyé spécial
Créé, en 1980, par Terry Jones, ancien du Vogue anglais, I-D reste la bible anglaise du style, et a marqué la presse de mode par son point de vue sans concession et très pointu sur la mode, prenant celle-ci à la source, c'est-à-dire dans la rue, et la recensant tous les mois dans les clubs et dans les rues. Diffusé à un peu moins de 50 000 exemplaires chaque mois, I-D fait partie de ces journaux qui ont marqué leur époque et créé à eux seuls une école, comme Interview d'Andy Warhol ou Rolling Stone.
«Dites à n'importe quel Londonien que sa ville est soudainement devenue cool, et il vous dira d'aller vous faire foutre», c'est en ces termes que débute le compte rendu de la fashion week des défilés de prêt-à-porter féminin de mars dernier dans I-D. De fait, depuis l'arrivée des MacQueenGalliano chez GivenDiorchy, l'attention des médias se porte vers Londres. «La ville la plus cool du monde», a même titré l'édition US de Vanity Fair. Les stylistes et les photographes anglais sont partout, les couturiers ont le vent en poupe, les mannequins anglais sont au sommet des podiums (Kate Moss, Stella Tennant, Alec Wek, Iris Palmer, Karen Olsen"), de grosses marques italiennes, comme Miu Miu, viennent défiler à Londres, mais l'argent n'est toujours pas là. Le schéma est classique: les créateurs ont le soutien de la presse, et même des commandes, mais il n'y a pas assez d'argent pour assurer la production. Alors, les maisons disparaissent souvent au bout de deux sai