Menu
Libération

Le carnet de santé voit rarement le médecin. Il est inutilisé dans 70% des visites, selon une enquête menée à Nantes.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 mai 1997 à 2h30

Nantes correspondance

Le carnet de santé est «un échec confirmé». C'est sans nuance que le directeur de la caisse d'assurance maladie de Nantes a rendu publique une étude menée par son centre auprès d'assurés sociaux. «On avait déjà quelques bruits permettant de penser que ce n'était pas le best-seller de l'année, ironise Claude Frémont, malgré un plébiscite à son lancement par les médias et les syndicats de médecins, y compris ceux qui sont aujourd'hui hostiles à la convention médicale.» Mais, depuis quelques mois, ces professions ont débiné ce carnet de santé, «farce ridicule et coûteuse» pour l'ordre régional des médecins, «danger potentiel majeur pour les libertés publiques» ou «dernière invention technico-administrativo-politique» pour d'autres. La caisse d'assurance maladie a donc voulu évaluer les réticences à l'égard de ce document, prévu pour réduire le nomadisme médical et éviter la multiplication d'examens et de prestations.

L'enquête a été effectuée en mars, par téléphone, auprès de 800 assurés sociaux de Loire-Atlantique. Côté principes, le carnet passe plutôt bien. 67% des gens interrogés pensent qu'il est utile, pour assurer un meilleur suivi (42%) mais aussi pour conserver un historique de leurs maladies, traitements et vaccins (16%), pour prévenir les abus et diminuer le déficit de la Sécu (16%) et qu'il est bien pratique si l'on doit changer de médecin (9%). Autant, 67%, pensent être suffisamment informés, y compris sur la possibilité de ne pas faire figure