La mode aime l'art contemporain. La chose n'est pas nouvelle: Yves
Saint Laurent avait déjà puisé dans Mondrian et autres signatures de poids. Pour un créateur qui donne dans les séries très limitées de la haute couture, ce genre de référence plutôt élitiste n'était pas totalement contre-nature. Mais aujourd'hui, ce sont les industriels de la mode, les rois de la grosse production, qui s'intéressent à ces domaines pourtant réputés hermétiques au plus grand nombre. Olivier Zahm est certainement l'un des plus fins observateurs de ce mouvement. A l'origine, il éditait avec sa comparse, Elein Fleiss, une petite revue tirée à 5 000 exemplaires et consacrée à l'art contemporain, Purple Prose. Mais son intérêt pour la mode était tel qu'il a débouché sur la création de Purple Fashion, autre revue, dont les 3 500 exemplaires s'arrachent dans les milieux avertis. Or, que constate Zahm? «Calvin Klein a éclairé les vitrines de ses magasins de New York, Zurich, Tokyo et Séoul avec les sculptures en néon minimaliste de Dan Flavin.» Et il en conclut: «La fascination de l'art abstrait des années 60 se retrouve dans les aspirations minimalistes de la mode actuelle.» Au demeurant, Zahm ne se contente pas d'observer, il accompagne le mouvement. En créant Purple Institute, «un centre d'information destiné à l'industrie». Des marques comme Coca-Cola ont déjà sollicité ses services. «On avait un pied dans l'art contemporain et un pied dans la mode, on a maintenant un pied dans l'industrie», expl