C'est un ballet de bus, énormes ou tous petits, qui se croisent,
s'arrêtent et redémarrent dans un silence impressionnant. La fumée noire du diesel a disparu et, dans l'un ou l'autre engin, le chauffeur lui-même s'est volatilisé.
Cette scène ne se déroule pas dans une ville ordinairement embouteillée et polluée, mais dans un Salon spécialisé. La manifestation en question se greffe sur le congrès mondial de l'Union internationale des transports publics, qui se tient jusqu'à la fin du mois à Stuttgart, en Allemagne. Les colloques sur la circulation urbaine, c'est l'aubaine pour les fabricants de bus. Ils sont tous venus.
De Kassböhrer à Volvo, chacun présente ses nouveaux joujoux en situation et les congressistes, venus de Caracas ou Tokyo, sont embarqués pour une petite virée sur le parking. C'est que les engins qu'ils découvrent n'ont rien à voir avec les flottes qu'ils gèrent au quotidien. Les bus au mazout, c'est terminé. Ici, les nouveautés les plus sages utilisent uniquement le gazole en annexe, histoire de recharger les batteries électriques défaillantes. Les plus hardies s'en sont affranchies. Au programme: le tout-électrique, le GPL (gaz de pétrole liquéfié), le GNV (gaz naturel volatile) et la pile à combustion. Il suffit de lâcher cette formule qui sent bon sa centrale nucléaire pour que l'assemblée d'élus et de responsables se précipitent dans le premier abri antiatomique venu. «En fait, il n'y a pas d'uranium dans le bus, rassure Gilbert Keller, président d'Evobus,