New York de notre correspondant
C'est d'une affaire de style qu'il s'agit. Une histoire de look et d'apparence. Et donc de bien plus et d'aussi peu. Bien plus, parce que l'affaire commence par une mort d'homme, une mère accablée, et aboutit à une intervention sentencieuse la semaine dernière de Bill Clinton, qui ricoche depuis à travers les Etats-Unis en débat national. Le mort s'appelait Davide Sorrenti. C'était un photographe de mode de 20 ans, qui a succombé, le 4 février, des suites d'une overdose, dernier acte d'une aventure passionnée avec une jeune mannequin, sous le signe de drogues de plus en plus dures.
La mère s'appelle Francesca Sorrenti. Elle a passé l'essentiel de sa vie dans les couloirs de la mode (comme styliste, publicitaire et, enfin, photographe). Ses deux fils Mario et Davide , devenus l'un et l'autre photographes, sont tombés dans la mode quand ils étaient petits: c'est Mario qui a pris les premières photos de Kate Moss, sa compagne à l'époque, pour Calvin Klein. Après la mort de Davide, Francesca a envoyé une lettre à des dizaines de magazines de mode et de grands couturiers à travers le monde, pour les supplier de réagir. La majorité d'entre eux a classé rapidement ce courrier. La colère d'une mère, la révolte privée, on comprend mais on passe à autre chose. La missive «Lettre ouverte aux professionnels de la mode» ne trouvera pas preneur aux Etats-Unis. «La drogue dans la mode, ce n'est pas vraiment une info», explique Kate Betts, rédactrice en