La voiture la plus vendue au monde n'est pas forcément la plus
célèbre. Les lignes typées et identifiables par tous de la 2 CV ou de la Coccinelle sont loin derrière le vainqueur toutes catégories: la Toyota Corolla. 23 millions d'exemplaires de cette auto de taille moyenne, de ligne moyenne et de motorisation moyenne se sont vendus depuis 1966, année de son avènement. En trente et un ans, l'engin a évolué, mais toujours avec le même credo: une voiture unique pour la terre entière. Et voilà que cette année, alors que la huitième version s'apprête à envahir la planète, le constructeur japonais change de stratégie. Il choisit la régionalisation, la conformation du produit à la culture de ses clients. Les Asiatiques sont supposés classiques, les Européens excentriques, les Américains dans l'entre-deux et Toyota s'efforce de coller à ces archétypes.
La Corolla orientale est une berline à quatre portes munie d'un simple coffre. Ses lignes se démarquent à peine de la précédente mouture et, dans les rues de Tokyo où elle s'exhibe depuis quelques semaines, les gens ne font pas la différence, signe que le pari est gagné là-bas. Reste à remporter l'adhésion européenne. Le Vieux Continent se trimbale une centaine d'années de culte de la ligne, italienne, anglaise et, dans une moindre mesure, franco-allemande. Ici, les clients ne se contentent pas d'une berline, il leur faut des hayons arrières, des breaks, des coupés 3 portes. Aussi les designers nippons ont-ils observé de près les oeuv