Ce week-end sera celui des départs en vacances. Dès cet après-midi,
les routes seront encombrées par une majorité d'automobilistes qui n'effectuent un tel trajet qu'une fois l'an. Inexpérience et fatigue, le cocktail amène un taux d'accrochages record. Durant l'été 1996, 22 personnes en moyenne mouraient sur les routes chaque jour. Des chiffres sommaires obtenus grâce aux relevés de gendarmerie. «Ces relevés sont utiles, mais pas suffisants pour déterminer les causes précises d'un accident», constate Yves Girard, chercheur à l'Inrets (Institut national de recherches sur les transports et leur sécurité). Le choc et ses conséquences, les constructeurs l'étudient depuis de longues années. Mais l'instant de rupture, le moment précis où l'accident devient impossible à éviter, aucune étude ne l'évoque, car aucune base de données n'a jamais permis de le faire. Depuis trois ans, avec son équipe, Yves Girard tente de savoir. A la fin de l'année, 1 000 collisions entraînant des blessures seront répertoriées dans leurs moindres détails. Pour parvenir à ce résultat, deux enquêteurs sont en alerte permanente et suivent les secours à chaque intervention autour de Salon-de-Provence (lire ci-dessus). Le choix de la ville n'est pas innocent. C'est ici qu'est né le Samu, il y a une trentaine d'années, et la zone rassemble tous les types d'infrastructures que l'on retrouve dans l'Hexagone. «Ce n'est pas représentatif, mais illustratif», précise le chercheur. Mais Yves Girard possède déjà des