Hong-kong de notre correspondante
La dernière folie de Hong-kong, c'est Shanghai. La fièvre est montée au fil des mois avec l'approche de la réunification de la colonie britannique à la Chine. Mais c'est un Shanghai bien spécifique qui anime les rêves des stylistes et décorateurs. Celui des années folles. Du libertinage. D'un art de vivre et d'un monde aujourd'hui disparus. La tendance est sensible dans tous les aspects de la mode. Du vêtement à la coiffure, en passant par la décoration des lieux branchés. On retrouve souvent le sourire fugace sur les affiches publicitaires en papier jauni de ces belles au teint blanc et cheveux crantés qui, voilà plus de soixante ans, vantaient les mérites des cigarettes Hataomen ou de crèmes de beauté américaines. Elles portaient les très féminines qibao, ces robes traditionnelles au petit col d'officier, de velours ou de soie, épousant les formes du corps.
Le restaurant Dim Sum, à Happy Valley, spécialisé dans toutes les variétés de bouchées à la vapeur dont la Chine du Sud se délecte, est un archétype de ce nouveau courant. Sur les murs, on retrouve les fameuses affiches, encadrées de bois sombre. Une décoration en bois ajouré sépare les tables en petites alcôves. De vieux lampadaires surmontés de lourds ventilateurs à pales achèvent de recréer une atmosphère. On la retrouve dans le salon de thé blotti au premier étage du plus vieil immeuble de bureaux, à Pedder Street, dans le quartier des affaires. Là-bas, en fin d'après-midi, une sono d