Cette chronique estivale traitera ici en huit volets des divers
aspects de la sieste. Le sujet sera abordé d'une façon révolutionnaire. En effet, le ton monocorde et docte de ces lignes visera à favoriser l'endormissement. Au-delà de la nécessaire édification de notre lectorat, alourdi par les chaleurs d'été, cette chronique se veut un outil interactif. Parlant de l'art de la sieste, elle la suscitera.
SIESTE [sjèst] n. f. (1715, Lesage; siesta, 1660; esp. siesta, du latin sexta (hora) «sixième heure, midi») Repos (accompagné ou non de sommeil) pris après le repas de midi. Méridienne. Faire la sieste. Faire une petite sieste. L'heure de la sieste. Par ext. Sommeil, assoupissement. (Grand Robert)
De la Création... Quoique nous défiant des pratiques plumitives ramenant tout au bénéfice du sujet qu'elles défendent, il convient de préciser que la sieste pourrait bien être carrément à l'origine du monde. Si des mythologies éparses lui attribuent divers rôles dans leur genèse locale des Navajos aux aborigènes les gitans sont, eux, catégoriques. Ainsi, dans le film de Tony Gatlif les Princes, la grand-mère explique à sa petite-fille que Dieu, après avoir créé le monde, est retourné dans sa roulotte pour y façonner l'homme avec de la terre. Celui-ci, oublié au four durant la Divine Sieste, a cuit trop longtemps: ce fut l'homme noir. S'abstenant de siester, Dieu précipita la cuisson de sa deuxième tentative: l'homme qui sortit du four fut blanc. Dieu s'y remit une troisième fois