«Non, la sieste n'hypothèque pas le sommeil nocturne ("). Oui, la
sieste est une recette d'équilibre à la portée de tous, quand on sait qu'un seul quart d'heure de bon repos suffit pour réparer les plus grandes fatigues.»
Jacques Chirac, préface à l'Eloge de la Sieste de Bruno Comby.
Les vertus du sommeil ont incité au lyrisme nombre d'observateurs. Chamfort y voyait une thérapie métaphysique: «Vivre est une maladie dont le sommeil nous soulage; c'est un palliatif, la mort est un remède» (dans Maximes et pensées). Idem pour le poète mexicain Amado Nervo: «Le pire châtiment est la veille/L'insomnie est l'exil/Du meilleur paradis» (dans Dormir). Les Frères de Goncourt y décelèrent un générateur poétique: «Le sommeil de la sieste: un curieux sommeil, où, au milieu de l'évanouissement de l'être, il y a, dirais-je, une perception poétique de ce qui se passe autour de ce sommeil» (dans leur Journal, 10 mai 1892).
Si la sieste peut devenir facteur de créativité (Edison aurait eu l'idée de son filament incandescent au sortir d'une sieste), pour l'heure, un seul fait est avéré: le sommeil repose. Anne-Marie Pol résume ainsi l'état de la recherche dans Tous en forme, un livre pour hypocondriaques: «Si l'on considère qu'un homme de 75 ans a passé un tiers de sa vie à dormir, il va de soi que nous voilà devant une des activités les plus importantes de l'existence. En effet, le sommeil (et le rêve) entretiennent notre équilibre physique comme notre équilibre psychique.» Aucune alternative: