«J'ai besoin de peu de sommeil; la sieste ["] me suffit.
Quand l'envie de dormir me ressaisira, je dormirai d'une manière véhémente et saoulée ["]» Colette, Naissance du jour
La minisieste est une pratique réparatrice. Encore faut-il que l'usage n'en soit pas fallacieux. Dans On achève bien les chevaux, film de Sidney Pollack de 1969, le militant de la sieste peut découvrir des scènes terrifiantes. En effet, les participants d'un marathon de danse sont contraints de se livrer à des siestes éclairs afin de garder l'énergie qui leur permettra de danser plusieurs mois d'affilée. Sidney Pollack n'a certes pas réalisé ce film pour dénoncer la pratique de la minisieste en milieu hostile. Toutefois, les images édifiantes de cette oeuvre valent mieux que tous les discours révoltés: la minisieste (entre cinq et trente minutes) ne doit se pratiquer qu'en état d'indolence béate. Elle doit être soudaine et anachronique. En dehors de ces idéales conditions: siester serait déchoir.
Sur la route Au volant. Un usage qui s'améliore grâce aux avancées techniques. Historiquement pratiquée par des routiers zigzaguant, la minisieste routière a été depuis reprise avec brio par les chauffeurs de bus, à cette différence près que le chargement se met plus tôt à hurler. Maintenant courante chez les automobilistes se refusant le sacro-saint «toutes les deux heures, la pause s'impose» lors des migrations, la sieste au volant se termine mieux que par le passé. En effet, les nouveaux modèles de véhicules