«C'est une plaisanterie?» A la lecture du livre blanc Vérités &
contre vérités sur l'habitat, la moquette et la santé, Michel Daubier, pneumologue et directeur de laboratoire à l'Inserm, éclate de rire. Selon le fascicule, «la moquette emprisonne dans ses fibres les particules et évite leur remise en circulation dans l'air». Pour ce médecin, c'est faux. «Effectivement, la moquette est un zoo d'acariens, mais elle ne les emprisonne pas. Il suffit de fouler le sol pour qu'ils s'envolent. Pour qu'une moquette soit saine, elle doit être parfaitement entretenue, plusieurs fois par semaine. C'est presque irréalisable, alors nous conseillons systématiquement un sol dur aux personnes asthmatiques et elles sont près d'un million en France.» Ce livre blanc ne se présente pas sous la forme d'une étude médicale en bonne et due forme, mais plus pernicieusement sous celle d'une «perspective novatrice d'étude de recherche et d'action». Nuance. Pourtant, le personnage à l'origine de ce fascicule est bien un médecin. Mais le docteur Mathieu Mereau, «sommité reconnue dans la profession» pour Yves Minassian, délégué général de l'union des fabricants de moquettes (UFTMF), mais totalement inconnue des services de l'Inserm, n'exerce plus son art dans un cabinet privé ou un hôpital public. Son talent, il le réserve depuis deux ans à une agence de publicité lilloise, LK&A, à laquelle il collabore en tant que consultant. «Je me suis penché sur les acariens à la demande de l'Union des fabricants de