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Libération

Pour relancer un marché en baisse. Le meuble se met en scène.

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publié le 18 septembre 1997 à 8h23

Pendant 349 pages, les enfants courent, les papas bricolent et les

mamans touillent. Pour la première fois, le nouveau catalogue Ikéa met des personnages en scène. Evidemment, il reste des meubles, mais les cuisines, chambres et salons sont devenus des pièces à vivre. Dix ans après la bagnole, la maison s'y colle. «Nous ne vendons plus de produits, mais des solutions de vie», explique Jean-louis Baillot, PDG de la branche française du leader mondial de l'étagère. Les commentaires qui complètent les produits proposés dans le fascicule sont du même tonneau humanisant. Un canapé n'est plus une simple structure contrecollée en hêtre massif recouverte de 7 mètres de tissu ou de cuir façon buffle, mais un «coin ou il fait bon rire entre amis», même si dans une écrasante majorité des cas, il servira à s'affaler devant la télé. Ça ressemble à une ultime tentative de relance d'un marché en berne. Alors que dans le reste de l'Europe, c'est plutôt l'euphorie, l'hexagone est à la traîne. La baisse dure depuis plusieurs années et les moins 5,5% enregistrés au premier semestre 97 donnent des migraines aux professionnels. De 67 milliards au début de la décennie, le chiffre d'affaires de l'ameublement a chuté à 37 milliards l'an passé. «Le meuble n'a que ce qu'il mérite, commente Maurice de Talansier, conseiller au directoire du Cetelem, premier financier du secteur. «Les fabricants de mobilier traditionnel ne s'adaptent absolument pas au mode de vie actuel. Les gens ne veulent plus d'une s