L'homme n'est jamais passé par là. Mais il a retenu que, pour
atteindre sa destination, il doit traverser la nationale. Au volant, il regarde droit devant lui. Hanté par l'idée du carrefour, il ne voit pas, à droite, un petit «cédez le passage». A sa gauche, s'avance une habituée des lieux. Elle voit l'homme sur sa droite, pense qu'il va respecter le panneau et s'arrêter. Erreur, les deux voitures se heurtent. A qui la faute? Erreur humaine. Celle qu'a traquée une équipe de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets) en analysant 392 accidents, dont celui-là. Pierre Van Elslande, chercheur à l'Inrets, a présenté mercredi et jeudi à Paris (1) les résultats de cette entreprise. Qui conclut que l'erreur humaine est moins simple que la faute de conduite attribuée sans faire de détail. Pour le chercheur, cette erreur, c'est avant tout la défaillance d'une des fonctions qui permettent habituellement au conducteur de se tirer d'un mauvais pas, d'une situation délicate, dite «dégradée» en langage technique. Défaillance qui peut être entraînée par le véhicule les vitesses sont dures à passer , l'infrastructure virage non signalé ou l'homme lui-même ivre, trop fatigué ou trop pressé. «L'homme n'est qu'un élément du système conducteur-véhicule-environnement. Avec cette particularité qu'il est à la fois composant du système et acteur-régulateur», explique Pierre van Elslande, qui souhaite «montrer comment les dysfonctionne- -ments dans le systè