Arrêter, c'est tendance: à partir de samedi, trois spots télévisés
d'une minute tenteront de valoriser les rescapés du tabac, ces nouveaux héros. Il y a du monde à convaincre: 8 millions d'hommes et 5,5 millions de femmes fumaient en 1996, selon les données de l'Insee (lire ci-contre). La Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés et le Comité français d'éducation pour la santé entreprennent cette nouvelle croisade antifumée, en se réjouissant que, «chez les jeunes, le comportement tabagique semble s'opérer de plus en plus à regret», «l'épreuve de sevrage» devenant «la véritable initiation». Sur le thème «l'avenir appartient à ceux qui ne fument plus», la campagne visera trois publics: les jeunes (15-25 ans), les jeunes mamans (20-30 ans), les jeunes adultes actifs (25-45 ans). L'artillerie est lourde: plus de 14 millions de francs ont été débloqués, deux fois plus qu'en 1996, pour des actions qui s'étaleront jusqu'à la fin de l'année. A partir de la mi-octobre, Fun deviendra «la première radio qui arrête de fumer». Les stations de ski sont aussi sur la brèche. Slogan officiel: «La vie sans tabac, vous commencez quand?» Ces slogans vont déferler, tandis que se profile peut-être un «renversement de tendance» flairé par l'Insee: les femmes cadres n'étaient en effet plus que 19% à se dire fumeuses en 1996, contre 27% en 1991-1992. «A cette date, dit l'Institut, elles étaient parmi les catégories sociales les plus concernées par le tabagisme, alors que, maint