Généralement, on parle de marathon. Et le mot n'est pas excessif
pour qualifier la décade des collections de prêt-à-porter de l'été 1998. Après Londres et Milan, Paris devient jusqu'au 21 octobre le lieu de cette frénésie qui pousse des milliers de journalistes et d'acheteurs professionnels à tenter d'avaler quelques-uns des douze à quinze défilés quotidiens. Chaque jour, dans Libération, le compte rendu.
1. hors défilé Dans un salon d'essayage couture, une demi-douzaine d'attachées de presse affables de la maison Yves Saint Laurent embrassent et assoient trois dizaines de journalistes. Sur deux tréteaux sont présentés des accessoires. Sur un canapé, des foulards et des casquettes dont l'une à visière argent. Sur six portants, des tenues pendent, avec, dans des sacs en plastique, les boucles d'oreilles et le collier qui vont avec, ainsi qu'un polaroïd de la tenue portée par un mannequin pour que l'on prenne conscience de l'effet. Pierre Bergé claque une fois dans ses mains. Silence dans la classe. Il fait un speech à cette bonne société sur 1998 qui sera l'année Saint Laurent (40 ans de création seront fêtés en janvier prochain). On apprend ainsi qu'un nouveau parfum va sortir et que 300 mannequins feront une rétro de la maison pour la Coupe du monde de foot devant 176 télés de la planète. «Il n'y a pas de musique, c'est très simple, c'est comme ça, amical, ce qui ne nous empêche pas d'être professionnels, ni de votre côté, ni du nôtre», termine Bergé. Puis il se met dans l'