A regarder de près le calendrier officiel des collections printemps-été 1998 de la Chambre syndicale du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode, on est surpris par l'absence de beaucoup de noms. Thierry Mugler, Inès de la Fressange, Bertrand Maréchal, Agnès B sont sur la colonne «sur rendez-vous», d'autres comme Yves Saint Laurent et Azzedine Alaïa sont carrément passés à la trappe. Quelques-uns se sont exilés sur des podiums étranger; John Rocha à Londres, Rifat Ozbek à New York et Shinishiro Arakawa à Tokyo.
Pourquoi? Parce que «le défilé est un produit contraignant et pas forcément proche des vêtements qu'on a dessinés au départ», avance Inès de la Fressange dont la maison évite ce genre de «corvée». «A la fin de la semaine, les journalistes n'en peuvent plus et je ne veux pas trop fatiguer ces dames. De toute façon, le vêtement doit exister sans défilé mais simplement sur un cintre dans une boutique pour la cliente.» Avantage: pas besoin de dessiner des pièces uniquement pour épater la galerie, pas de stylisme pour faire des panoplies cohérentes, pas d'essayage avec des mannequins capricieuses, pas de réunions interminables pour placer les rédactrices. Et surtout pas de dépenses folles pour la salle: 130 000 francs pour la plus petite des salles du Caroussel du Louvre et 270 000 francs pour la plus grosse. Même les lieux alternatifs ont fait exploser les tarifs: le Carreau du Temple, sorte de halle informelle, est loué 80 000 francs pour un défilé. Ce qui fa