Un marathon. Le mot n'est pas excessif. Après Londres et Milan,
Paris devient jusqu'au 21 octobre le lieu de cette frénésie qui pousse des milliers de journalistes et d'acheteurs professionnels à tenter d'avaler quelques uns des douze à quinze défilés quotidiens. Chaque jour, dans Libération, un compte rendu.
1. Défilé Mardi soir, entre 21h30 et 22h30, Rei Kawakubo poursuit sa quête de formes, de silhouettes et peut-être de sens. La session s'est déroulée sous les voûtes gothiques de la Conciergerie. Des volants semblent dégouliner de la clavicule aux chevilles. Des robes aux structures multiples, chiffonnées, où le tissu se déplie, s'amasse, se déchire, repart et s'empile. Une robe en matelassé plissé rigide, qui transforme en tronc celle qui la porte. Les mannequins marchent lentement, vêtues de crème, au milieu d'invités en noir. Anatomies malmenées, recouvertes de mille couches de tissus, de mousse, de gaze, de voiles. Ces robes sont presque trop évoluées, incompréhensibles, à couper le souffle.
2. Entendu «J'aurai besoin d'une greffe de lunettes noires d'ici la fin de la semaine.» «Il faut pas que tu perdes de vue un truc, c'est que Dior c'est de droite.» «Il est trop, il a été lui dire qu'elle était sublimement bien habillée alors qu'elle avait un genre de chemisier plissé atroce.» «Vaut mieux être pompé que pomper.». «Si tu veux que le défilé dure plus longtemps, tu me le dis, je ralentis la vitesse des mannequins.». «C'est hyper chiottes bouchées son défilé. / Et toi,