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Libération

La deuxième édition du rallye des voitures électriques s'est déroulée dans la Principauté. Un Monte-Carlo sans le son

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publié le 20 octobre 1997 à 10h18

Monaco envoyé spécial

C'est le même décor. Un rocher surbétonné surplombant l'embouteillage de yachts. Sur le quai, un podium se dresse, semblable à celui qui accueille le rallye des grands, le «Monte-Carlo» des cadors, au mois de février. Les voitures bardées d'autocollants sont tout aussi clinquantes et le speaker décrit les exploits à venir des pilotes de la même façon supermarché. L'illusion est totale. Mais au démarrage des bolides, on a le sentiment qu'il manque le son. Pas un bruit de moteur gueulant en montée de régime, pas le moindre pet de turbo avant l'attaque. Un silence total, juste rompu par les pneus cirant l'asphalte et les bouts de tôles maltraités par les pilotes hargneux.

«Poireaux dans la nature.» Au rallye de Monte-Carlo des voitures électriques, manifestation destinée à promouvoir la voiture électrique auprès du public, qui s'est déroulé pour sa deuxième édition du 16 au 18 octobre, on court en silence.

Les turbines des autos anesthésient les plaintes des moteurs, mais pas celles des pilotes. «Bon dieu, si tu me l'avais signalé ce virage, on aurait pas tiré tout droit». Dans la première épreuve spéciale au dessus du col de la Turbie, un pilote suisse engueule son navigateur oublieux d'une épingle. Leur AX Citroën s'est égarée dans les broussailles, mais ses traces de freinage ont le mérite d'alerter leurs poursuivants. Dans une Toyota Rav-4, Philippe Wambergue et Jean-Pierre Cottret, seuls pros de l'épreuve se marrent. «C'est comme dans tous les rallyes,