Article 2: «La fabrication et l'importation des contraceptifs sont
autorisées» pour les femmes majeures (1). Le 28 décembre 1967, date de la promulgation de la loi Neuwirth «relative à la régulation des naissances», la libération des femmes franchit un cap. Invité samedi du planning familial de la Loire, le sénateur et conseiller général Lucien Neuwirth craignait, trente ans après la bataille, d'assister à «une réunion d'anciens combattants». Les débats lui ont rappelé que la victoire était fragile et incomplète: dans le monde, la première méthode de contraception reste encore la stérilisation. En France, d'après les travaux de l'Ined (2), chaque femme (en moyenne) est confrontée au cours de sa vie à une grossesse imprévue.
«Un enfant si je veux, quand je veux»: le vieux slogan n'est pas encore vrai pour toutes. Car l'information a toujours du mal à passer. Son absence est même devenue le principal obstacle à la maîtrise de la fécondité. «Informer n'est pas obliger», explique-t-on encore et toujours au Planning familial, comme si parler de la pilule revenait à inciter les jeunes à l'utiliser. Du coup, l'éducation à la sexualité n'est pas adaptée à la réalité. C'est que, souligne Carine Favier, du planning de l'Hérault, la pilule «n'est pas seulement une technique mais une façon de poser la place des femmes dans la société, dans le couple, dans la sexualité». Comment s'approprier cette technique, comment prévenir efficacement les «grossesses non désirées» avec deux heures de «c