Un pistolet intergalactique, un chercheur aux yeux bandés et une
pièce nue, juste encombrée de quelques cartons. Dans ce laboratoire du CNRS, à Orsay dans l'Essonne, la science joue à colin-maillard. Mais René Farcy ne s'amuse pas, il met la dernière main à son invention: le Télétact. Ce petit appareil est un détecteur d'obstacles pour non-voyants, composé d'un laser et d'un signal sonore. Le tout est gros comme une lampe de poche et permet de se frayer un chemin dans les jungles de la rue ou des transports en commun. «Ce n'est pas le premier détecteur d'obstacles mis au point, prévient René Farcy. Mais les autres utilisent les ultrasons, beaucoup moins précis que le laser.» Sur les murs de la pièce, court le petit point rouge du laser. Lorsque l'obstacle est à plusieurs mètres, l'appareil émet un signal grave, mais, dès qu'un objet plus proche apparaît dans son champ, le bip-bip devient suraigu, prévenant son utilisateur. La finesse du faisceau permet de différencier un mur d'une grille, l'encadrement d'une porte ou un simple radiateur le long d'une paroi, ce qu'aucun autre produit n'est capable de faire. «Il y a énormément de recherches dans le domaine de l'aide aux non-voyants et ce, depuis des années, continue l'inventeur. Un organisme anglais a même mis au point un système utilisant le GPS (Global Positioning System) renvoyant les signaux par satellite.» Seul problème: la personne a un énorme sac sur le dos pour trimbaler le matériel nécessaire. De plus, l'engin ne déte