L'enjeu est ambitieux. Il a fallu vingt-cinq ans pour baisser de
moitié le nombre de tués sur les routes françaises (1972: 16 000 morts, 1996: 8 000). Aujourd'hui, Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports, veut refaire cette même division par deux, mais en cinq ans seulement. Le comité interministériel réuni mardi à Matignon a suivi la plupart de ses recommandations. Et tout y passe: de la répression de la vitesse à la formation initiale en passant par de meilleures infrastructures routières, 25 mesures doivent stopper l'hécatombe. Un énorme chantier qui sera présenté à l'Assemblée nationale lors de la session de printemps. Revue de détail.
Répression. C'est la mesure la plus spectaculaire du dispositif. La vitesse est la première cause de mortalité sur la route. En cas d'excès dépassant de 50 km/h les limites autorisées, l'amende sera sévère: 10 000 F assortis de trois mois de suspension de permis et d'un retrait de quatre points. Pour en arriver là, il faut rouler à 100 km/h en agglomération, ce qui au mieux est suicidaire et, au pire, criminel. En cas de récidive dans l'année, le deuxième excès sera considéré comme un délit, avec inscription au casier judiciaire. En cas de retrait de permis, la procédure sera simplifiée. Les commissions administratives de suspension seront supprimées et la procédure judiciaire devient la règle générale. Entre la notification de l'infraction par les forces de l'ordre et le retrait effectif, il s'écoule aujourd'hui plusieurs mois. Le dél