Vire, envoyé spécial.
René a trouvé du boulot. «Et moi, j'ai perdu mon chauffeur.» A deux jours de la course de vélo Cherbourg-Vire, Serge Cordon n'a plus personne à mettre au volant de la camionnette suiveuse. Forfait pour fin de chômage. Coup de fils à droite à gauche et refus polis. Dans un coin de la pièce, le docteur Bernard Rousseau suit distraitement la manoeuvre avant d'être repéré. «Au fait, tu fais quoi vendredi?» Et voilà le médecin embauché pour suivre les 18 cyclistes qui vont tenter de refaire l'étape qui a amené le Tour de France dans le bocage virois cet été. 260 bornes forcenées, le grand défi local.
Hyperactif. A Vire (Calvados), Serge Cordon, c'est monsieur Téléthon. Il participe à la course cycliste et veille sur tous les autres défis. Des épreuves qu'il invente ou répertorie, coordonne ou tente de mener à bien avec un comité de quatre personnes. «Mais pas en association.» Pourtant, dans la ville de 14 000 habitants, les associations fleurissent. Elles sont 120 répertoriées, un record. Caen est à 60 kilomètres et le prix à payer pour une séance de cinéma, c'est une heure de voiture sans autoroute. Alors Vire s'organise et s'associe pour ne pas mourir d'ennui. Des colombophiles aux plongeurs sous-marins, du club des chiffres et des lettres au cinéma d'art et essai, chaque marotte a son président et son trésorier. Serge, lui, est seul, mais il rassemble les autres pour les 30 heures du marathon téléthonien.
Sa petite trentaine hyperactive ne peut s'en empêch