Menu
Libération

Le métro rattrapé par le téléphone portable. La RATP va équiper ses lignes jusqu'ici à l'abri des sonneries des mobiles.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 janvier 1998 à 17h32

C'était le seul endroit où on pouvait encore y échapper. Un havre de

paix dans un monde de portables: le métro. Terminé, la RATP s'y colle et va équiper, petit à petit, ses 315 km de lignes souterraines de métro et de RER. Des câbles rayonnants vont courir tout au long des tunnels et des quais parisiens. Depuis l'éclosion du téléphone mobile en France, le projet était dans l'air mais l'affaire était loin de faire l'unanimité au sein de la régie, où l'on s'inquiétait des conséquences en termes de sécurité. Le téléphone portable est en effet le meilleur ami du dealer qui a déjà fait de certaines stations ses «boutiques» de prédilection. Donc, plutôt que de faciliter la tâche aux vendeurs de stupéfiants, les responsables de la RATP avaient résolu le problème simplement en faisant du métro le dernier lieu inaccessible aux ondes téléphoniques. Mais le cap de 5 millions de télécommunicateurs vient d'être franchi, et la RATP ne peut plus faire comme si le portable n'existait pas dans les poches de ses usagers. Banco pour le raccordement, mais avec des garde-fous. Alain Chesnoy, le responsable des systèmes de télécommunications à la régie, a donc mis en place une parade. «Pour la sécurité, nous avons prévu des interrupteurs. De cette manière, lorsque les forces de l'ordre nous signaleront une concentration de dealers dans une station, il suffira de couper les liaisons.» Un jeu du chat et de la souris qui risque de se poursuivre d'un quai à l'autre lorsque l'ensemble du réseau sera