Les Parisiens s'imaginent souvent que le tourisme du shopping est
une affaire de Japonais ou d'Américains. Cette année, ce sera aussi une affaire de Turcs. Plus d'un millier d'Istanbuliotes ont réveillonné cette année dans la capitale française. La compagnie Istanbul Airlines a même dû doubler ses vols la semaine dernière. Un engouement qui date de quelque mois. Depuis septembre, Öger Tours, propriétaire de la compagnie turque, propose des séjours de trois jours dans la capitale. A des prix sympathiques. Pour 2 000 F ou guère plus (l'équivalent d'un petit salaire en Turquie), les Turcs peuvent dégoter par petites annonces leur «passeport» pour Paris. Tous les jeudis et dimanches, ils sont une soixantaine à débarquer, les valises vides. Elles repartiront gonflées de produits de beauté, de vêtements de marques, de jouets. D'après l'Echo touristique, hebdomadaire professionnel, les Turcs sont, après les Japonais et les Russes, les touristes les plus dépensiers.
Il est 12 h 50, ce dimanche matin-là. L'avion en provenance d'Istanbul vient d'atterrir. Une pancarte à la main, Nur Oguz, la guide, accueille les passagers. Les pousse dans le car. Pas le moindre instant de répit. Le chauffeur Manuel met le contact, pour trois heures de visite panoramique. Champs-Elysées, Arc de triomphe, Quais de Seine et esplanade du Trocadéro. Un quart d'heure de pause, pour admirer la tour Eiffel et dégainer les objectifs. Mais, dans le bus, les visiteurs prennent d'abord le soin de connecter leurs p