«Notre système de sécurité alimentaire est le plus sûr du monde et
le restera.» Ce numéro d'autosatisfaction du président américain Bill Clinton devant le Congrès, le 2 octobre 1997, n'a pas choqué, tant chacun est convaincu qu'en matière de sécurité les Américains sont les meilleurs. Incarnation de cette suprême exigence, l'agence chargée du contrôle des aliments et des médicaments, la FDA (Food and Drug Administration). Maintes fois, pendant le débat sur la création des deux agences françaises de sécurité sanitaire et alimentaire, ce parangon d'efficacité a été cité en exemple. «La FDA est un organisme puissant, doté de moyens très importants», dit Claude Huriet, sénateur de Meurthe-et-Moselle, à l'origine de la proposition de loi sur la «sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme».
Salmonelloses. Reste que le contentement américain n'est guère justifié. Si la FDA assure effectivement son rôle sur la sécurité des médicaments, c'est moins vrai pour les aliments: les Etats-Unis enregistrent un nombre d'intoxications alimentaires parmi les plus élevés des pays développés. 33 millions de cas y seraient recensés chaque année, dont 9 000 mortels. La France est mieux lotie. D'après le réseau national de santé publique, les salmonelloses y auraient fait 3 131 malades en 1995, contre 800 000 à 4 millions aux Etats-Unis chiffre du CDC (Center for Disease Control, organisme de surveillance des maladies), soit entre 0,3 et 1,5% des Américains. Si les données américaines son