Detroit, envoyé spécial.
Au pays du gigantesque, l'endroit paraît petit. En plus, le Salon international de l'automobile de Détroit se déroule à la saison des blizzards, dans la ville la plus sinistre des Etats-Unis. Le tableau est assez sombre pour qu'aucun garagiste du Midwest ne se déplace. Sauf que le rendez-vous est précisément dans la ville fondée, développée, ruinée, redressée et re-ruinée par les trois constructeurs nationaux (General Motors, Ford et Chrysler). Le trio fabrique, bon an mal an, 5 millions de voitures dans un pays où la marche à pied tient du délit majeur. Et comme les Américains achètent chaque année trois fois plus de voitures que la production locale n'en conçoit, cette situation attise les convoitises. Du coup, l'international Auto show se trouve propulsé première manifestation mondiale du genre et portillon obligé pour les marques qui se risquent sur le continent.
L'Amérique est certes éternelle et le pick-up Ford F150, grosse camionnette boursouflée à plateau, est toujours numéro un des ventes. Mais le gros 4x4 surpuissant cache la forêt des autos raisonnables, souvent japonaises et parfois américaines qui envahissent les routes. Totalement anodines et interchangeables, ces berlines sont de simples moyens de transport et les consommateurs passent de l'une à l'autre sans état d'âme. Pour conserver leurs acheteurs, les constructeurs tentent le coup de l'auto signifiante, de la madeleine version tôlée. C'est l'idée de base de la nouvelle coccinelle