«Ne vous inquiétez pas, on s'occupe de tout», se décline sous toutes
les formes. A condition d'être solvable. Qu'on opte pour le meilleur marché, le plus confortable ou le premier lit venu, la pastille est amère de toute façon quand il s'agit de «mettre» sa mère ou son grand-père dans une maison de retraite: «C'est très bien ici, ils sont très gentils», assure une jeune femme blonde, bouleversée d'avoir trouvé son oncle attaché par un linge à son fauteuil. «Il se lève et il tombe, lui a expliqué la dame de service. C'est comme ça. Il était le directeur du Ritz à Paris, un grand monsieur. Ma tante ne va guère mieux, mais ils n'avaient pas les moyens d'entrer tous les deux.» 420 F par jour. Soit 13 000 F mensuels, sans la blanchisserie ni «les produits d'hygiène jetables» (les couches) qui reviennent à 800 F mensuels.
Après Que choisir? et Notre temps, 60 millions de consommateurs vient de publier un dossier affolant. «Le scandale: la loi du silence règne sur les conditions de vie des personnes âgées». En France, 4 millions de personnes ont plus de 75 ans et 600 000 vivent dans des établissements. Elles y entrent de plus en plus tard, de plus en plus dépendantes, sur les conseils ou la décision de la famille dans 80% des cas. Qui n'a pas forcément le coeur, ou les moyens financiers, d'y regarder à trois fois pour élire «la dernière demeure». En 1994, le revenu moyen des plus de 80 ans s'élevait à 8 100 F par mois (retraite et patrimoine). C'est donc aux obligés alimentaires (de