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Libération
Enquête

«Vous savez, ils détestent les douches»

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isite à Biarritz, de la maison haut de gamme à la «familiale».
publié le 13 janvier 1998 à 22h17
(mis à jour le 13 janvier 1998 à 22h17)

Biarritz, envoyé spéciale.

Haut de gamme, sans reproche. De 13 000 à 15 000 F.

A onze heure, le ménage est fait, les petites vieilles pouponnées sont installées en face du parc. On peut visiter sans escorte, on appelle les résidants par leur nom de famille, pas de «mémé» ou «papy», les familles sont apparemment les bienvenues pour partager les repas. Le discours est sans hypocrisie. «Nous gardons les personnes jusqu'à la fin, on peut les hydrater par perfusion, les nourrir par sonde. Nous défalquons 50 F par jour si vous les prenez en vacances.» Au mur, une petite affiche: «Frais de remise en état des chambres, 2 000 F». Remise en état après le décès. Il faut aussi ajouter le paiement d'un mois complet. Une autre question? Un café? La directrice sémillante, qui débite le menu de chaque jour, les extras du dimanche et fait semblant de ne pas comprendre le mot couches ­ «produits jetables, vous voulez dire» ­, ne détonne pas dans l'environnement. Sa maison «nouvelle génération» est indifférenciable des Etap'Hotel, Novotel et Ibis environnants. Plutôt mieux, en fait, grâce aux balcons.

Vraie rentabilité, faux haut de gamme. 13 500 à 15 000 F.

Un château, ou un ancien hôtel de luxe, avec un parc et des abords bichonnés. Parfois, pour ne pas louper un chaland, un écriteau: «Centre (ou institut) de gérontologie appliquée». Presque toujours, c'est un médecin qui gouverne, et qui ne manque pas de rappeler son titre de docteur sur toutes les pages du d